Mathieu Soret, Postdoctorant au Earth, Environmental and Geographic Sciences Dpt. of The University of British Columbia donnera un séminaire titré: "Deformation mechanisms in mafic amphibolites: record from the Oman metamorphic sole, and implications for the subduction initiation dynamics".
Les semelles métamorphiques sont des unités d’origine océanique (≤ 500 m d’épaisseur) situées à la base des grandes ophiolites obductées (≤ 20 km d’épaisseur). Ces unités sont caractérisées par un gradient métamorphique inverse, où les conditions de pression (P) et de température (T) de cristallisation augmentent de la base vers le contact avec l’ophiolite sus-jacente : depuis 550 ± 50°C et 0.5 ± 0.2 GPa jusqu’à 850 ± 50°C et 1.0 ± 0.2 GPa. Formées et exhumées au cours des premiers millions d'années suivant l’initiation de subductions océaniques, les semelles sont des témoins directs de leur dynamique précoce. Les assemblages minéralogiques qu’elles portent et leur déformation fournissent des contraintes majeures, et rares, sur l’évolution de la structure thermique et sur le comportement mécanique de l’interface de subduction naissante.
Au terme d’une étude pétrologique, (micro-)structurale et expérimentale sur les amphibolites naturelles de la semelle de Semail (Oman, UAE) et synthétisées en laboratoire, ce projet a abouti à l’élaboration d’un nouveau modèle dans lequel la semelle métamorphique résulte d’épisodes multiples d’accrétion d’unités homogènes en P–T (donc sans gradient métamorphique) au cours des premières étapes de subductions océaniques. Les écaillages subséquent résultent de changements majeurs dans la distribution de la déformation, du fait des variations des propriétés mécaniques des roches (i.e. principalement amphibolitiques) à l’interface de subduction lors de son équilibration thermique. Ce modèle rend compte d’une grande complexité thermique et mécanique à l’interface de subduction, encore insuffisamment examinée dans les études numériques actuelles.
Venez nombreux !